Le film est le récit de la traversée d’un gouffre, celui de la maternité. C’est l’histoire d’amour qu’une mère va être amenée à tisser entre elle et son bébé. Une histoire d’amour dangereuse et délirante qui va l’amener aux confins du pensable et de l’humanité. « Ma propre expérience de la maternité m’a permis de dresser des ponts entre la folie et le vécu de toute mère. » DN
Jeudi 9 avril 2015 à 20h Cinéma l’Escurial – 11 boulevard du Port Royal – Paris 13ème
– Suivie d’un débat avec Colette Soler (EPFCL), Marie-Christine Laznik (ALI) et Catherine Vanier (Espace Analytique).
La soirée se clôturera autour d’un pot convivial.
– Entrée : 15 euros.
– Renseignements : 00.33.1.56.24.22.56
Affiche de la projection
Au générique, la jeune femme que joue Mélanie Doutey attend avec bonheur son enfant, puis elle accouche. La panique la saisit, elle perd ses moyens. Elle est abattue, en décalage avec ce qui est attendu d’elle. Seule, profondément seule, elle cherche et trouve : des mots, des images et des significations pour s’arrimer.
Une des richesses du film réside dans l’entrelacs des réalités que le spectateur peut construire. Les points de chevauchement sont suffisamment invisibles pour que le spectateur, s’il s’y prête, passe d’un fil à l’autre sans vraiment s’en rendre compte, charriant son lot d’affects et d’effets de sens.
Voir le film en choisissant une de ces réalités et en y croyant dur comme fer est aussi possible, ce que certains critiques n’ont pas manqué de faire, se rempardant dans la normalité. C’est dommage, la complexité des affaires humaines est rarement mise en image pour aider à la penser, et l’inhumanité de la folie rarement humanisée à ce point. La tendresse et l’humour de la réalisatrice sont précieux à ce titre et forment avec son intransigeance à dire la chose, un grand écart entre eux qui tend et solidifie le propos du film. Le cinéma lui offre ensuite une plastique : images, temps, sons, perception, couleurs, lumières, cadrages et autres.
Lucile Cognard